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LE VOYAGEUR INSOMNIAQUE (2022-24)

Du 14 au 26 juin (Théâtre Puloff Lausanne): info et réservations
Du 25 au 30 janvier 2022
dans le cadre du Festival SINGULIERS PLURIEL
Théâtre 2.21 Lausanne

Après la figure queer et camp de Klaus Nomi, Lou Lepori – poète et metteur en scène – rend hommage à un autre irrégulier irréductible, l’italien Sandro Penna (1906-76). Peu connu dans l’espace francophone, cet écrivain revêche, cloîtré dans sa maison romaine, distilla des vers homo-érotiques à la pureté de cristal, des méditations troublantes sur la nature humaine et le paysage. Son ami Pasolini le décrivait comme un « saint anarchique et un précurseur de toute contestation passive et absolue, et peut-être le plus grand et le plus heureux des poètes italiens contemporains » . Le spectacle interroge sa posture anticonformiste et radicale, en offrant le rôle du poète au grand comédien Jean-Luc Borgeat ; et s’accompagne d’un livre de traductions inédites (aux Éditions d’en bas).

La Pépinière, 30 janvier 2022 (Fabien Imhof): Sandro Penna, un poète à part, à découvrir donc au Théâtre 2·21 de Lausanne, porté par un Jean-Luc Borgeat au sommet de son art.
Caoscultura, voir l’article
Pierre-Antoine Dubey lit un passage du recueil Un peu de fièvre, publié par Penna en 1974 (extrait du spectacle)

« Ma mère disait que j’étais fainéant, indolent. Mais indolent, voyez-vous, n’est-ce pas la recherche d’une certaine absence de douleur ? Dolente en italien c’est le mot de l’enfer celui qui est écrit sur les portes de l’enfer. Monsieur Weiss, mon psychanalyste, a émis cette hypothèse :  j’étais malade, enfant, malade des poumons, toujours au seuil de la suffocation ; transi de fièvres à répétitions, congénitalement faiblard, tremblant de tachycardie. Quand j’avais quatorze ans, ma mère a quitté le foyer. La ville en pente où j’étais né, Pérouse, s’est ainsi rétrécie autour de moi. Et alors, dit le psy, j’ai cherché à respirer, à retrouver le souffle. La poésie, voilà, c’est si simple que cela. Du souffle. Oh, ma vie n’est pas palpitante… quelques rencontres cruciales dans les bars des poètes à Florence et à Rome, tout ce beau monde qui se pâmait sur mes vers… mais, pour le reste, je n’ai pas fait – pas essayé – de faire grand-chose. Puisque j’avais, j’ose le mot, j’avais la poésie !  » (Le Voyageur insomniaque)

Marc Berman a composé la musique originale, qui a donné naissance également à  un répertoire intitulé EFFACER L’OMBRE, à écouter avant de voir le spectacle. Et même après…

Téléchargez la feuille de salle du spectacle (avec des textes de SANDRO PENNA, Roberto Deidier, Lou Lepori, Pier Paolo Pasolini, Francesco De Gregori, ainsi que les biographies des artistes du projet.


Klaus Nomi Projekt (2018-20)

Turné (RSI), reportage du 28.11.2020 (par Lisa Mangili)

Texte et direction: Lou Lepori
Avec: Cedric Leproust (jeu), Marc Berman (musique)
Coach vocal: François Renou
Lumière/régie : Loïc Rivoalan et Renato Campora

Peu importe la vérité biographique, au fond. Tout dans ce texte dit le mélange d’exquises extases et de kitsch assumé du dandy. «Tu surgis telle une cathédrale dans une nouvelle de Proust. N’appelez pas ça le coup de foudre, le coup de foutre! C’est plus encore, c’est un cataclysme. Tu es l’œil du cyclone et du cyclope, chromé comme une bétaillère texane.» Tels sont les mots de l’amour en langage Nomi-Lepori.Avec une telle déferlante, Cédric Leproust s’en donne à cœur joie. Le comédien est tour à tour colère, séduction, dégoût, scepticisme, provocation et jubilation. Même variété de tons chez Marc Berman, qui dialogue en musique avec le jeu théâtral (Marie-Pierre Genecand, « Le Temps »).

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Sans peau (2016)

Théâtre 2.21 (Lausanne)
du 29 mars au 3 avril 2016


L’histoire d’un pyromane, d’un pyrophile, d’un pyrofou. L’histoire d’une conscience qui brûle, qui se consume sans s’éteindre. L’œuvre textuelle, faite de mots, est devenue œuvre scénique, faite de chair. Une chair crue, folle, sans peau, que seul le béton de la prison peut contenir, pour un temps. Un mur, face à nous, s’écroule. Samuel a enfin répondu aux lettres de Carlo. Sa voix a cessé de rebondir sur le béton qui l’entoure, a fini par le fissurer. Reste alors le silence (Valmir Rexhepi, « L’Atelier critique »).