
« Ma mère disait que j’étais fainéant, indolent. Mais indolent, voyez-vous, n’est-ce pas la recherche d’une certaine absence de douleur ? Dolente en italien c’est le mot de l’enfer celui qui est écrit sur les portes de l’enfer. Monsieur Weiss, mon psychanalyste, a émis cette hypothèse : j’étais malade, enfant, malade des poumons, toujours au seuil de la suffocation ; transi de fièvres à répétitions, congénitalement faiblard, tremblant de tachycardie. Quand j’avais quatorze ans, ma mère a quitté le foyer. La ville en pente où j’étais né, Pérouse, s’est ainsi rétrécie autour de moi. Et alors, dit le psy, j’ai cherché à respirer, à retrouver le souffle. La poésie, voilà, c’est si simple que cela. Du souffle. Oh, ma vie n’est pas palpitante… quelques rencontres cruciales dans les bars des poètes à Florence et à Rome, tout ce beau monde qui se pâmait sur mes vers… mais, pour le reste, je n’ai pas fait – pas essayé – de faire grand-chose. Puisque j’avais, j’ose le mot, j’avais la poésie ! » (Le Voyageur insomniaque)











Avec le soutien de la SSA et de la SUISA
Composition, guitare, accordéon, percussions, piano, voix: Marc Berman